Données :

Nom anglophone: Alice’s Odyssey

Langue de visionnement: Français

Directrice : Denise Filiatrault

Genre : Comédie

Durée du film : 1h42 minutes

Année de parution : 2002

Public cible : Public adulte

Histoire :

Alice est une mère monoparentale qui ne souhaite qu’une chose, être tranquille. Sa collègue de travail lui a organisé un rendez-vous pour la fête annuelle de bureau, mais Alice n’est vraiment pas intéressée. Elle passe sa soirée tranquille avec sa fille et lui raconte des contes de fées. Elle s’endort et à son réveil, elle est transportée dans le monde des contes de fées. Après avoir sauvé le Chaperon Rouge d’un loup pervers, Alice rencontre l’apprenti prince Ludovic. Ensemble, ils partiront sur une quête afin de ramener Alice à la maison.

Critique :

J’étais enfant lorsque j’ai vu ce film pour la première fois, je l’adorais. J’aimais les costumes, les chansons et l’histoire. Bien, en réécoutant le film, une fois adulte, je me suis rendue compte que ce film a énormément de blagues sexuelles que je ne comprenais pas enfant!

Ce film est pour ceux qui aiment l’humour à connotation sexuelle, il n’y a pas de scènes de sexe montrées, les blagues jouent énormément sur les jeux de mots et des blagues visuelles. Il y a également plusieurs références à des événements ou personnalités de l’époque, si vous n’étiez pas là, probablement que vous ne les comprendriez pas. Moi, cela ne m’a pas dérangée.

L’histoire est assez simple. Elle est basée sur la quête du héros qui doit faire des péripéties afin d’atteindre son objectif et qu’il y a un méchant et des alliés qui vont être présents pour lui nuire ou l’aider lors de sa quête. Chaque section a ses propres blagues et on ne s’ennuie pas.

J’aime également les pointes et les blagues qui sont faites par rapport à plusieurs contes ou phénomènes de la réalité. Par exemple, en marchant, Alice et Ludovic passent à côté d’un endroit enneigé. Alice est  toute surprise en disant qu’il y a de la neige. Ludovic lui dit que bien sûr, c’est pour les contes d’hiver, et lui demande s’il y a de la neige dans son monde. Alice lui répond que oui, mais que les saisons se suivent, Ludovic, lui, trouve le phénomène vraiment étrange.

Les personnages sont remplis de personnalités. Ils nous font rapidement comprendre les règles de ce monde qui ne fonctionne pas comme le nôtre. Certains sont complètement aveugles à la réalité, certains ne sont pris que dans leur rôle et d’autres sont sensibles aux réalités qui ne sont pas liées à l’histoire. Il y a aussi la possibilité de pouvoir faire des choix qui les font sortir de leur histoire. Par exemple, Blanche-Neige perd son privilège de jeunesse éternelle de princesse en quittant son prince, mais elle est bien plus heureuse en vivant avec les nains. Alors que le Chaperon Rouge, elle, prend réellement le loup pour sa grand-mère alors qu’Alice lui dit que c’est le grand méchant loup.

Le jeu d’acteur est très drôle. On retrouve plusieurs personnalités bien connues du Québec qui joue leur rôle dans cet univers. Je ne savais pas que Marc Béland et Marc Labrèche étaient capable de chanter et pourtant, ils le font dans ce film!

Ce film est en effet une comédie musicale! Vous trouverez des bonnes chansons, thématiques ou chantées pour le contexte de la péripétie. J’ai personnellement un faible pour : Le monde à l’envers (France D’Amour) et A fairy tale (Dompierre/DiCairre).

Mon actrice préférée de ce film fut Pierrette Robitaille qui joue la propriétaire du logement d’Alice, la fée Marraine et la fée Carabosse. Elle joue très bien la fée au bon cœur, mais un peu tête en l’air et la fée méchante et narcissique. Ce que j’aime beaucoup, outre sa capacité d’être drôle, c’est qu’elle est capable de jouer des personnages complètement différents. Je n’ai remarqué qu’après le visionnement pour cette critique que les personnages des fées étaient joués par la même personne. En plus, cela ne fait pas d’âgisme, qu’un acteur soit plus jeune ou vieux, ils étaient dans des personnages intéressants.

Le film a beaucoup de blagues sexuelles, par contre, il y a des limites qui ne passent pas, par exemple, le viol. Alice se fait sauver à un moment donné d’une relation qu’elle ne souhaitait pas avoir, ce n’est pas parfait, mais, au moins, ce n’était pas présenter comme une chose positive ou qui était la faute d’Alice. On comprend bien rapidement que c’est le personnage qui voulait commettre l’acte qui avait une mauvaise réputation et qui n’était pas un modèle à suivre. Le message du respect du consentement est moyen, mais mieux que rien pour une période bien avant le mouvement « me too ».

Par contre, il y avait quelque chose que j’ai remarquée au niveau des thématiques qui ne m’a pas plu du tout et c’est l’opinion face à l’image de la femme. Pour être plus précise, je parle de l’image de la femme qui est très sexy. Les femmes, au début du film, jugent fortement négativement une de leur collègue qui porte une jupe très courte, laissant voir ses culottes et qui est fortement maquillée contrairement à elle. Ce même personnage revient sous la forme de Cendrillon et elle a une scène où elle partage une gomme avec un autre personnage. La scène est…peu attirante, surtout qu’elle suit une scène où Alice a failli se faire violer. L’image de la femme sexy, qui utilise son corps pour avoir des faveurs, qui dérange, est, pour moi, un message négatif. Ce message, en quelque sorte, dit que la femme ne doit pas s’habiller comme ça, parce que cela n’est pas bien. Bref, c’est mon gros bémol.

Un autre point positif du film est la qualité des décors et des costumes. Oui! Encore aujourd’hui j’adore les costumes. Ils sont beaux, donnent beaucoup de personnalités aux personnages et on les associe rapidement avec les individus qui les portent. Par exemple, Alice porte un pyjama rose avec des nuages et Ludovic est le seul personnage qui porte du vert, outre Shahrazade, mais celle-ci a un style arabique pour son costume. Les costumiers se sont vraiment surpassés afin de vraiment nous faire sentir dans un monde magique et refléter la personnalité des personnages dans leurs vêtements.

À chaque fois que je regarde à nouveau le film, je me rends compte à quel point les individus qui l’ont construit sont intelligents. Des éléments du décor, de la musique, des phrases dites ou encore des autres acteurs qui sont dans le fond me font réaliser des éléments que je n’avais pas compris ou vus à ma dernière écoute. Par exemple, il y a une scène où l’on voit les lits des sept nains. On m’a souligné, lors du visionnement, qu’au-dessus du lit de Grognon, on voit les lettres des jours de la semaine avec lesquels il passe la nuit avec Blanche-Neige. Est-ce que vous avez remarqué d’autres détails lors de vos visionnements de ce film?

Je pense que ceux qui aiment les blagues à connotation sexuelle, mais présentées de façon intelligente, les contes de fées et les récits où l’on suit le héros à travers de péripéties sauront apprécier ce film.

Sources :

L’odyssée d’Alice Tremblay. (29 septembre 2021). Dans Seriebox. https://www.seriebox.com/cine/l-odyssee-d-alice-tremblay.html

Les images dans l’article sont des prises d’écran du film.