Données :
Nombre d’épisodes : 12
Année de parution : 2023
Nom original: Good Night World
Nom de diffusion: GOOD NIGHT WORLD
Où l’écouter : Netflix
(https://www.netflix.com/ca-fr/title/81340213 )
Type : Adapté d’un manga
Directeur : Katsuya Kikuchi
Studio: NAZ
Public cible : 16 ans et plus (mort, violence graphique (avec des membres coupés et du sang), nudité, violence physique et psychologique (abus familial))
Genres : Drame, science-fiction, mystère, psychologique
Langue d’écoute : Japonaise sous-titrée en anglais
Histoire :
Ichi est un des meilleurs joueurs du VRMMORGP Planetes il fait partie de la famille regroupant les meilleurs joueurs la famille Akabane. Ils forment un groupe très soudé et heureux. Puis, un jour ils se font attaquer par des pirates qui veulent leur territoire parce que sur ce dernier, un monstre légendaire avec un prix de 300 millions de yens y apparaîtrait. Ichi doit toutefois se déconnecter parce qu’il a faim, sa chambre est remplie de déchets, il va dans la cuisine, son père le fait chier. Contrairement au jeu, où il s’était rapidement proposé pour changer une lumière dans la cuisine, il ne veut pas le faire jusqu’à ce que son père commence à le faire. Il se propose et lorsqu’il appelle son père par le même nom affectif qu’il donne à ce qu’il perçoit être une figure paternelle dans le jeu, son père dans la vraie vie lui crie après. Lorsqu’enfin le monstre apparaît dans le jeu, un joueur est tué par le monstre, mais ce dernier tombe sur le sol. C’est AAAA le petit frère de Ichi dans le jeu, mais Ichi entend un drôle de bruit là où il vit. Il entend son petit frère l’appeler, il entre et doit appeler l’ambulance, son petit frère ne va pas bien. Ichi lève les yeux et se rend compte que l’ordinateur de son frère est ouvert sur Planetes, son avatar est AAAA.
Critique :
Pour être honnête, en commençant l’anime, je pensais que je l’écouterais de façon passive, avec un semi-intérêt. En effet, les premières scènes présentent des joueurs dans un jeu vidéo de type VR qui sont puissants. Bref, je pensais avoir un anime qui ne serait pas très intéressant. Puis, soudainement, le jeu est arrêté et le joueur principal va dans la cuisine et on sent tout de suite la tension familiale entre lui et son père. Qu’est-ce qui se passait entre les personnages pourquoi est-ce que leur relation allait si mal? Puis le virus commence et on se rend compte que les choses ne se passent pas dans un anime avec un personnage puissant, non, c’est un anime sombre où les personnages sont traumatisés et que leur vie est en danger.

On remarque tout de suite des jeux visuels entre le monde réel et le monde du jeu vidéo qui permettent de mieux entrer dans l’ambiance. Dans le jeu, les couleurs sont vives, agréables et les personnages sont colorés. Dans la vraie vie, les couleurs sont grises, sombres, les personnages ont l’air fatigués, pâles et ne semblent pas bien aller aussi dans leur apparence. Le seul moment où le jeu devient sombre c’est quand le virus ainsi que les actions des programmeurs ont des conséquences sur les joueurs. Cela permet, visuellement, de saisir les éléments importants rapidement comme la mystérieuse boîte qui semble être la source du trauma d’Ichi.
Cet anime joue bien avec les éléments narratifs, on commence avec le jeu avant que les éléments de la réalité soient doucement présentés. On présente d’abord la famille Akabane, une famille joyeuse qui se soutient dans le jeu autant émotionnellement que dans les éléments du jeu en soi. Chacun remplit un rôle et apporte du bonheur dans la dynamique. Puis, doucement on nous montre les gens qui sont dans la famille Akabane hors du jeu. On commence par nous présenter le personnage principal, Ichi. Doucement on nous montre les autres personnes sans nous montrer leur lien, mais on comprend rapidement qu’ils sont loin d’être dans une situation saine. La famille Akabane a comme règle de ne pas parler de leur vie à l’extérieur du jeu. Alors, lorsqu’ils découvrent qu’ils se connaissent dans la vraie vie, les conséquences psychologiques sont très fortes. Plus on évolue et qu’on apprend à connaître les personnages hors de leurs avatars plus le mystère se dévoile et plus on devient attaché aux personnages.
Puis, il y a les éléments de science-fiction, au-delà que les VRMMORPG cela n’existe pas comme on les connaît dans les animes, on retrouve un virus qui peut affecter le cerveau humain. L’anime a trois niveaux de réalité dont un où vit l’intelligence artificielle, un du jeu Planetes et celui de la réalité. Le virus affecte le cerveau humain et le transfère dans le monde où vit l’intelligence artificielle ce qui provoque la mort de l’utilisateur, il y a donc une course contre le temps afin de protéger les utilisateurs ainsi que les personnages importants de l’histoire. La science-fiction est présentée par de la programmation et est logique, pour la majeure partie du temps, on n’est donc pas déconnecté par quelque chose qui serait impossible dans l’univers qui nous est présenté dans le cadre de l’anime.
Les éléments psychologiques des personnages détruits par la tragédie et un père abusif, la menace du virus ainsi du rôle que les jeux vidéo peuvent jouer dans l’évolution de la santé mentale des joueurs sont tous des facteurs présents pour attirer le spectateur si ce dernier réussit à passer outre les premières minutes du début de la série.


Évidemment, la série n’est pas sans faute. Il y a les personnages féminins. Elles sont utilisées pour être : une victime, une motivation, un outil ou une source de douceur, elles ne sont pas vraiment des personnages outre vouloir être acceptées ou vouloir de la joie (ou de l’amour). Les personnages masculins importants ont beaucoup plus de développements et on voit les changements dans leurs actions, alors que les personnages féminins meurent ou leur impact est moindre, ce sont les hommes qui prennent les décisions pour elles. Elles sont vues presque entièrement victimes de leurs circonstances, il y en a même une qui est temporairement robotisée et gardée nue devant un personnage qui tente de la ranimée et ce, longtemps après qu’il ait réalisé qu’il ne pourrait pas la ramener en vie. Une personne prend des décisions qui ont un impact sur l’histoire, on sent que, lorsque leur « rôle » dans l’histoire est fini, on s’en débarrasse pour avoir un impact émotif sur les personnages masculins.
Ensuite, on déconnecte un peu du scénario lorsque le jeu glisse dans la réalité, bien que cela permet énormément de développements pour les personnages et permet d’affronter leurs démons afin de passer d’un statut inactif à actif dans leur propre vie, le changement est trop soudain pour sembler réaliste. Il en va de même lors de la conclusion, où 8 ans plus tard, la technologie semble trop évoluée pour être réaliste…enfin, jusqu’à la dernière scène.
Dans un épisode, un personnage doit en sauver un autre en se sacrifiant et allant dans le monde de l’intelligence artificielle. Évidemment, pour le moment, vous comprenez que je vous recommande cet anime, alors je vais éviter de donner trop de détails, mais connaissez-vous le film Inception? Si non, le principe, quand on fait référence à ce film, c’est que des éléments de l’histoire nous mettent en doute face à la réalité qui termine l’histoire. En effet, les éléments présentés plus tôt dans l’histoire pourraient faire en sorte que la fin est une illusion ou quelque chose que le personnage croit être vrai alors que c’est autre chose qui se passe. C’est au spectateur d’interpréter ce qu’il voit afin de décider et interpréter la fin d’une série ou un film.? Je ne vous en révèle pas plus, parce que cela permet d’excuser certains défauts de l’anime en laissant de l’ambiguïté.

J’aurais aimé que l’apport de ce que les communautés en ligne, que ce soit en bien ou en mal, continuent d’être explorées. Même si c’est un peu plus implicite plus tard, cela n’est qu’exploré en surface et sert plus thématiquement pour une famille que pour une thématique sociale. Cela avait été un peu exploré avec un groupe en début de série, mais, malheureusement cela n’a pas été une grande thématique par la suite. Je trouvais que les points apportés au début de la série la rendaient très réaliste comme si les gens qui avaient écrit l’histoire avaient vécu des situations similaires et avaient trouvé quelque chose de bon pour eux dans les sphères des MMORPG. Je suis toutefois satisfaite de ce que l’anime apporte en termes de réflexions : que l’on peut voir nos proches qui nous ont blessés comme des êtres humains, que l’on ne doit pas tout pardonner, que les choix sont difficiles et que si on les connaît sous d’autres contextes (ou d’autres points de vue) on peut les apprécier. On peut changer grâce aux communautés qui nous acceptent et se développer. C’est également un anime qui démontre que l’abus, le trauma ne sont pas de choses faciles et que la réaction face à un abuseur est variée mais peut être autodestructrice si on laisse le trauma prendre le dessus. Ichi ne vit pas de solution parfaite mais sa colère et sa tristesse ne sont pas invalidées. La destruction est présentée comme solution, mais l’anime présente l’ambiguïté dans les relations et que le pardon n’est pas nécessairement la solution, que la solution idéale n’existe pas, mais que certains besoins et l’amour que l’on porte peuvent être source de force qui permettent de sortir de l’isolation.

J’ai pleuré à la fin de l’anime par son portrait humain de la souffrance, des liens qui tentaient de se former avaient une conclusion satisfaisante bien qu’imparfaite. Je crois que les non-dits sont quand même très clairs dans cet anime et laissent peu de place à l’interprétation surtout face à la violence familiale, à l’abus et au trauma mais également face à la guérison. Je trouve que la balance entre les moments difficiles et les moments plus légers était très bien faite dans cet anime, ce qui permettait de ne pas toujours trouver ça trop négatif et de décrocher ou que les moments plus fantastiques ou de puissances ne prenaient pas trop la place ce qui aurait fait paraître les moments sérieux comme étant farfelus. J’ai bien aimé que moralement je ne savais pas quelle était la meilleure solution face à la personne qui indirectement a causé beaucoup de morts et qui directement a abusé sa famille, parce que l’anime le traitait comme un être humain parce qu’aussi horrible qu’une personne est, cela ne veut pas dire qu’elle est incapable de compassion ou d’amour. C’est un anime qui est divertissant et, lorsque l’on s’arrête pour réfléchir, donne plusieurs dilemmes moraux en considérant la santé mentale, les circonstances des gens ainsi que, bien que légèrement, l’impact (ou l’avancement) de la technologie. Je ne sais pas si j’ai été d’accord avec la décision des personnages tout au long de l’anime, mais cela fonctionnait avec eux (qui ils étaient) et j’en suis sortie très satisfaite.
Je pense que c’est un anime qui mérite d’avoir une chance et que vous pourriez apprécier, particulièrement si vous avez déjà senti que vous avez trouvé une communauté en ligne lorsque vous étiez seul ou d’y avoir trouvé un certain réconfort.
Bon visionnement!
Sources :
Données :
Good Night World. (entrée consultée le 24 janvier 2023). Dans Anilist. https://anilist.co/anime/167820/Good-Night-World/
Images :
NAZ. (2023). Good Night World [Image promotionnelle]. Image prise sur IMDB https://www.imdb.com/title/tt28521881/?ref_=tt_mv_close
NAZ. (2023). Good Night World [Capture d’écran]. Image prise sur Crunchyroll news dans Good Night World Manga Logs onto Netflix for Anime Adaptation par Liam Dempsey https://www.crunchyroll.com/news/latest/2023/7/31/good-night-world-manga-logs-onto-netflix-for-anime-adaptation
NAZ. (2023). Good Night World [Images promotionnelles]. Images prises sur QooApp dans Good Night World Gets Anime Series on Netflix on October 12 par Hiroto https://news.qoo-app.com/en/post/182338/good-night-world
NAZ. (2023). Good Night World [Capture d’écran]. Image prise sur Dexerto dans Good Night World review: A captivating & emotional ride par Savannah Howard https://www.dexerto.com/anime/good-night-world-review-anime-netflix-2348370/