Je ne suis pas psychologue, cette histoire a été écrite afin de vous sensibiliser à une composante de la psychologie humaine.
Le masque est un objet qui existe depuis très longtemps et a été utilisé pour diverses raisons. Le masque est aussi une métaphore fréquemment utilisée afin d’observer des comportements sociaux des êtres humains. Un masque sert à cacher l’identité d’une personne qui adopte alors un rôle, une facette qui est appropriée à la pièce qu’elle doit jouer. Pourtant, au quotidien, chacun d’entre nous porte un masque selon la situation donnée.
Il est généralement observé que : devant les amis, nous sommes la personne avec qui ils se sont liés d’amitié, rappelant la personne que nous étions au moment de la rencontre. Lorsque nous rencontrons la famille, nous devons taire nos opinions afin d’acheter la paix et simplement passer de bons moments avec les personnes que nous ne voyons plus quotidiennement. Sinon, en famille, nous voulons simplement laisser la lourdeur de la journée derrière nous et nous affichons ce que nous pouvons sans causer trop d’émois. Au travail ou à l’école, nous cachons nos loisirs et traits de personnalités nous rendant susceptibles au jugement et à l’exclusion du milieu.
À force de porter des masques afin de plaire à la perception externe de notre personne, notre sens de l’identité peut être perturbé. Le besoin de performer, de sans cesse montrer le meilleur selon la situation peuvent causer une pression sur la personne.
La perception négative affecte la personne sur son inconscient. Le phénomène a été observé depuis quelques années et nous avons malheureusement dû maintenir les patients les plus affectés dans des cellules pour leur propre protection. Malencontreusement, des pauvres âmes sont encore perdues, car le phénomène n’est pas signalé ou encore mal compris par les fréquentations des victimes. La mort vient les trouver par divers moyens, que ce soit en les affamant ou encore, la personne perd simplement l’esprit, les causes deviennent alors multiples pour les mener à leur trépas.
Nous procédons à une thérapie expérimentale suite à la guérison d’une des victimes de cette anomalie qui atteint deux pourcents de la population. Nous maintenons l’anonymat de la victime dans ce rapport afin qu’elle ne vive pas d’exclusion une fois sortie de l’établissement. Grâce à son témoignage, nous comprenons mieux les étapes vécues par un patient avant le facialis cavitatis.
Madame K vivait seule dans son appartement lorsque les premiers signes de la maladie sont apparus. Madame K connaissait ses forces et ses faiblesses ainsi que certains de ses traits forts. La patiente se souvenait qu’elle performait au travail et s’entendait bien avec ses collègues et son entourage. Toutefois, elle sentait une forte pression de toujours bien paraître et de répondre aux attentes. Lorsqu’elle regardait un film ou une série à la télévision, elle s’identifiait selon ses traits négatifs à d’autres personnages.
Nous présumons qu’elle avait donc une bonne conception de sa personne, mais qu’elle avait une perception inconsciente négative suite à la pression vécue a priori des manifestations du facialis cavitatis.
Madame K avait senti le 14 juillet que son visage semblait très sec, au toucher, sa peau était craquelée et semblait sableuse. Une irritation l’apportait à gratter son épiderme. Madame K était plutôt d’humeur maussade et ce désagrément n’aidait pas son humeur.
Afin de soulager son visage, Madame K est allée dans une boutique près de son lieu de travail. Cette boutique est connue de Madame K, elle y achète régulièrement des produits de beauté et des produits pour la peau.
Nous tenons à souligner que la maladie n’est pas causée par les produits identiques ou similaires vendus de ce type de boutique. Les victimes des deux sexes n’utilisent pas nécessairement ce type de produit. La corrélation a donc été éliminée.
L’effet hydratant fut presque immédiat, le soulagement, de courte durée. Les glandes sudoripares de Madame K s’activèrent abondamment sur le derme facial. La climatisation était à plein régime dans la bâtisse. Madame K essaya de s’essuyer le visage avec son mouchoir personnel, la sueur tombant à grosse gouttes sur son plan de travail. Le tissu colla à son visage et la patiente ne put s’essuyer suffisamment car le tissu semblait plein. Elle le retira et une substance visqueuse accompagna le mouchoir en plusieurs filaments translucides. La masse s’accumula sur le visage de Madame K. Elle dû demander à ce qu’un collègue appelle un taxi afin qu’elle rentre d’urgence à son domicile.
La patiente, lorsqu’elle arriva chez elle, s’empressa d’aller au lavabo de la salle de bain nettoyer son visage. Le mucus collait à ses doigts les enrobant, elle frotta et frotta alors que sa vision était obscurcie par le mucus qui recouvrait sa chair. Le poids bloquait ses yeux et son nez, la respiration était difficile en plus que la peur causait du liquide nasal à couler. Puis, enfin, l’irritation revint plus forte qu’auparavant. Madame K se regarda dans le miroir, sa peau pulsait par endroit, bougeait par des petites formes cylindriques. Elle appuya sur une des bosses qui grouillait sous sa peau et, elle fut horrifiée de voir le ver de chair se déplacer sous sa joue.
Madame K se lava frénétiquement le visage, le sang coulait emporté par le drain en spirale. Ce fut ensuite les morceaux de tissus faciaux tombèrent l’un après l’autre bouchant le drain. Madame K les retira les uns après les autres cherchant les morceaux de vers qui seraient tombés et pour laisser l’eau et le sang s’écouler.
Elle frotta.
Elle frotta.
Elle gratta.
Elle gratta.
La démangeaison persistait.
La peau pulsait.
Les muscles s’étiraient.
Les bulles rouges et de pus gonflaient.
Elle frotta.
Elle gratta.
Puis, enfin, la sensation désagréable disparût.
Elle ne sentait plus rien.
Ni ses joues.
Ni son menton.
Ni son front.
Ni son nez.
Ni ses lèvres.
Elle releva la tête et vit le trou noir béant dans son crâne, là où son visage se trouvait auparavant, le facialis cavitatis.
Dans les derniers brins de forces, Madame K appela les urgences avant de perdre conscience.
Nous l’accueillîmes le 21 juillet suivant dans notre chaire de recherche. Madame K n’était pas notre première patiente sans visage et qui avait de la difficulté à se souvenir de ce qui la distinguait en tant qu’individu. Nous demandâmes à ses proches d’apporter des objets pour faciliter son hébergement et développement mental. La guérison psychologique étant ma spécialité, je devais tester mes théories. Je demandais donc à la famille d’apporter également des objets ou éléments significatifs de Madame K.
La mère de la patiente apporta des VHS, des romans, des photographies ainsi que le journal intime d’enfance de Madame K.
En protégeant les mains de Madame K avec des mitaines, nous lui avons permis de manipuler les objets et d’écouter les vidéos. Il s’agissait d’animations qui l’avaient marquée.
Suite à mes rencontres de suivi avec elle, j’ai tout de suite vu des améliorations. D’abord, Madame K retrouva la parole. Elle eut des conversations autour de ses souvenirs et des personnages des histoires. Je lui demandais pourquoi elle les aimait, puis, elle ne parla pas pendant 2 semaines. Enfin, elle retrouva son visage le 31 août en me décrivant les traits positifs qu’elle reconnaissait chez elle dans ses personnages en plus de qui l’avait inspirée à devenir la personne qu’elle était aujourd’hui grâce à ses derniers.
Madame K fut la première à retrouver le sourire, son visage et d’avoir une attitude positive envers elle-même. Nous vous ferons d’autres rapports suite aux nouveaux tests auprès des autres patients afin de guérir cette maladie.
En espérant que des résultats sous ma direction vous feront prendre ma candidature en considération pour le projet Fuil.
Cordialement,
Docteur Sanctus
Directeur de la branche de recherche comportementale ouest,
Laboratoire Occidere
L’identité est quelque chose que nous avons tous, cela nous rend unique. Elle est multifacette : « identité pour soi et identité pour autrui ; sentiment de soi (la façon dont on se ressent) ; image de soi (la façon dont on se voit, dont on s’imagine) ; représentation de soi (la façon dont on peut se décrire) ; estime de soi (la façon dont on s’évalue) ; continuité de soi (la façon dont on se sent semblable ou changeant) ; soi intime (celui que l’on est intérieurement)/soi social (celui que l’on montre aux autres) ; soi idéal (celui que l’on voudrait être)/soi vécu (celui que l’on se ressent être)… » [1]
Ce concept de soi, s’il n’atteint pas nos attentes propres ou s’il y a un écart entre notre idéal ou l’idéal que l’on nous demande d’atteindre (que cela soit perçu ou réel), l’individu peut avoir une image ou une interprétation péjorative de soi. [2]
Afin d’établir des critères, afin de savoir si on atteint « un idéal », l’individu va s’établir divers standards. Il va ensuite se servir de ces standards pour s’autoévaluer. [3]
Les standards d’évaluation sont plutôt inconscients, ce sont des personnes, des personnages qui nous fascinent où l’on retrouve des traits inspirants ou qui nous ressemblent. Souvent, ce sont des personnages qui nous ont marqués lors de l’enfance ou durant des périodes importantes de notre vie.
Cette évaluation peut être négative. Les personnages et les personnes alors observés peuvent être associés non pas à des aspirations, mais bien aux traits négatifs de la personne. En effet, inconsciemment, il se peut que la personne se juge négativement et n’associe plus les traits positifs. Il est bon, à ce moment-là, de réexplorer des personnages importants de notre vie qui nous ont fascinés et de retrouver des traits positifs que l’on associait avec eux et qui nous inspirait. Cet exercice peut permettre une nouvelle vision de soi et de rééquilibrer les objectifs, voir à quel point on a pu atteindre ses idéaux ou que les personnages sont un point auquel on peut revenir et se retrouver. En gros, cela permet d’avoir un GPS mental positif.
Je vais vous présenter quelques-uns de mes personnages phares qui ont des traits positifs que je reconnais en moi et qui me font du bien.
Nom : Anya
Origine : Anastasia (Film animation 1997)
Description : Anya est une orpheline qui cherche à retrouver sa famille. Elle est en fait la princesse Anastasia, la seule survivante de la famille Romanov. Elle part donc à l’aventure avec deux charlatans qui lui promettent qu’elle est la princesse (sans le savoir) et de la ramener à sa grand-mère. Elle est poursuivie par le sorcier Raspoutine qui cherche la perte totale de la famille Romanov.
Traits positifs :
- Elle ne se laisse pas faire.
- Elle n’a pas la langue dans sa poche.
- Elle aime les belles choses.
- Elle a du courage.
- Elle est quelqu’une qui est capable de s’amuser.
- Elle sait ce qu’elle veut et va se battre pour l’avoir.
- Elle exprime ses émotions et est expressive.
- Elle s’adapte rapidement.
- Elle aime la musique.
- C’est une femme d’action qui avance l’histoire par ses actions, elle ne fait pas juste suivre les hommes qui l’aident.
- Elle est drôle.
- Elle a de l’imagination.
Ps : Dans ce film, il y a une chanson qui m’inspire beaucoup, elle s’appelle : Once upon a december.
Nom : Sawako Kuronuma
Origine : Kimi ni todoke
Description : Sawako est une fille timide qui est seule à l’école, elle est isolée de ses pairs à cause de sa ressemblance à un personnage de film d’horreur. Elle se fait des amis qui l’aideront à s’ouvrir aux membres de sa classe et elle se fera des amis. Elle est très redevable aux gens qui l’ont aidée, elle modeste et elle doit se faire dire par d’autres personnages lorsqu’ils font une blague ou qu’ils sont ses amis, sinon, elle pense qu’ils sont sérieux ou qu’ils ne sont pas ses amis. Elle découvre alors des aspects de l’amitié et d’elle-même. Les autres apprendront aussi à combattre leurs premières impressions envers elle.
Traits positifs :
- Elle est aimante.
- Elle est gentille.
- Elle est redevable envers les autres.
- Elle est facilement émerveillée, elle conserve donc son cœur d’enfant.
- Elle aime aider les autres.
Ps : En regardant cet anime, j’ai pleuré. J’aurais aimé, au secondaire, avoir des amis qui m’aideraient comme Sawako. Aujourd’hui, je suis contente d’avoir des amis qui m’aident dans des périodes plus difficiles.
Nom : Pecorine
Origine : Princess Connect! Re:Dive
Description : Pecorine est une adolescente très puissante et qui se fait des amis partout où elle va. Elle adore manger et semble toujours avoir faim. Elle est la dirigeante de sa guilde qui a comme objectif de manger des plats exotiques.
Traits positifs :
- Elle est charismatique.
- Elle est une excellente cuisinière.
- Elle sait apprécier la nourriture.
- Elle aime découvrir des nouvelles choses.
- Elle est enthousiaste.
- Elle est positive.
Nom : Kyaru
Origine : Princess Connect! Re:Dive
Description : Elle est une assassine envoyée pour tuer Pecorine. Elle est froide et distante, mais, à force de circonstances, de côtoyer Pecorine, elle se lie d’amitié avec cette dernière et rejoint sa guilde. Elle se bat à distance et essaie de se tenir loin du danger si possible.
Traits positifs :
- Elle est intelligente.
- Elle est organisée.
- Elle est sensible.
- Elle aime les chats.
- Elle fait preuve d’introspection et d’esprit d’analyse.
- Elle a de l’intelligence émotionnelle.
- Elle est prudente.
- Elle apprécie l’esthétisme.
Je vous invite à faire le même exercice. Qui sait, cela pourrait vous faire du bien! Qui sont vos personnages/personnes qui vous offrent un reflet/aspiration positifs qui vous évitent d’avoir un vide dans le visage?
Sources :
- Edmond Marc. (2016). La construction identitaire de l’individu. Identité(s). De Éditions Sciences Humaines. p.28 à 36. https://www.cairn.info/identites–9782361063283-page-28.htm
- La psychologie. (n.d). Concept de soi. https://lapsychologie.weebly.com/concept-de-soi.html
- Jean-Pierre Famose, Jean Bertsch. (2009). Chapitre 2 – L’approche intrapersonnelle : l’estime de soi reflète le décalage entre le soi réel perçu et un état de soi idéal. L’estime de soi : une controverse éducative. De Presses Universitaires de France. p. 23 à 57. https://www.cairn.info/l-estime-de-soi-une-controverse-educative–9782130554240-page-23.htm?contenu=plan
Images :
Ahmose Athena. (29 octobre 2020). Person in White Dress Shirt [Photographie]. https://www.pexels.com/photo/people-woman-art-dark-5733504/
Elīna Arāja. (6 décembre 2019). Monochrome Photo of Person Standing on Hallway [Photographie]. https://www.pexels.com/photo/monochrome-photo-of-person-standing-on-hallway-3343253/
Don Bluth et Gary Goldman. (1997). Anya en hiver [Image tirée du film]. Anastasia. Image trouvée dans l’article Disney buying 21st Century Fox could mean Anastasia will become a Disney princess : https://www.digitalspy.com/movies/a845526/disney-21st-century-fox-anastasia-disney-princess/
Production I.G. (2009). Sawako Kuronuma [Image prise de l’anime]. Kimi ni Todoke. Image prise sur Fanpop : https://images2.fanpop.com/image/photos/9300000/Sawako-blushing-kimi-ni-todoke-9371493-720-405.jpg
CygamesPictures. (2020). Pecorine [Image tirée de l’anime]. Princess Connect! Re:Dive. Image prise sur Nautiljon : https://www.nautiljon.com/persos/princess+connect!+re-dive/pecorine.html
CygamesPictures. (2020). Kyaru [Image tirée de l’anime]. Princess Connect! Re:Dive. Image prise sur Nautiljon : https://www.nautiljon.com/persos/princess+connect!+re-dive/kyaru.html