Données :

Nombre d’épisodes : 12

Année de parution : 2023

Nom : Mahou Shoujo Magical Destroyers

Nom Anglophone: Magical Destroyers

Type : original

Directeur : Hiroshi Ikehata

Studio: Bibury Animation Studios

Public cible : 18 ans et + (mention de sexualité et utilisation de drogue visuellement)

Genres : Science-fiction, comédie, absurde et culture otaku

Langue d’écoute : Japonaise sous-titrée en anglais

Histoire :

Les otakus doivent être protégés, c’est pour cela qu’on les emprisonne, on détruit les produits dérivés et on construit un site touristique afin de déshumaniser ceux vivant dans le quartier. C’est ce que le groupe SSC fait dans le but de détruire la culture otaku. Toutefois, il y a des révolutionnaires menés par Otakuhero qui se battent afin de pouvoir continuer d’aimer ce qu’ils aiment en toute liberté. Ils sont aidés d’une magical girl Anarchy, mais ils doivent retrouver Blue et Pink afin de rassembler toute leur force pour vaincre les forces de SSC.

Critique :

J’ai pris la décision que les animes que je ne regardais pas en couple ou en groupe allaient être écoutés à la fin de la saison. Cela me permettrait de mieux faire la critique plutôt que de critiquer avec ce que je me souvenais. Certains animes sont abandonnés sauf pour ceux qui sont fortement appréciés d’une communauté en ligne. Je me demandais si j’allais continuer cet anime, je me souvenais qu’il était un peu poubelle et un peu étrange. Je ne me rappelais que vaguement du concept et qu’une des magicals girls avait été sauvée au premier épisode.

L’épisode deux a commencé et rapidement, j’ai été plongée dans un spectacle visuel impressionnant. Je me demandais ce qui se passait, mais j’étais absolument et totalement divertie.

L’anime est visuellement impressionnant dans plusieurs trames d’animation, bien que certains sont plus « paresseux », l’action est superbe. Je ne me suis jamais trop longtemps ennuyée visuellement. Ce n’est pas détaillé, juste très fluide. En plus, je trouve que l’équipe d’animation s’est vraiment amusée visuellement. C’est un anime débordant de créativité sur cet aspect.

Le plus gros point faible de cet anime, malheureusement, c’est l’exploitation de la femme. En effet, bien qu’utilisée en tant que blague, le protagoniste utilise beaucoup les magicals girls. Elles sont même motivées parce qu’elles le voient comme leur raison de vivre. Elles sont découvertes, développées et utilisées par les protagonistes. Elles sont utilisées pour leurs capacités et servent aussi (en partie) de « bonbon » visuel en étant en bikini, je dis en partie parce qu’un enfant masculin est aussi…hum « sexualisé » (mon interprétation, mais disons que lorsque l’on fait le comparatif avec la masochiste qui est allumée lorsqu’elle est humiliée, attachée, dénigrées (de certaines façons) disons que le parallèle dans la situation peut être interprété de la sorte) dans l’épisode 3 ou 4. Elles servent également de motivation au héros ainsi qu’au méchant. Dans un épisode, elles seront également une façon pour le protagoniste d’avoir un développement psychologique (cet épisode est vraiment quelque chose! Excellent qui ressemble presque à un film d’horreur psychologique avec de la science-fiction, une merveille!). Au moins, elles trouvent leur propre passion et lorsqu’un événement clef se produit, je me sentais mal pour elles. Malgré le peu de caractérisation qu’elles avaient, c’était suffisant pour que je me sente un peu mal pour elles dans la destruction qu’elles subissaient.

Les personnages en soi ne sont pas très bien écrits. Ils ont une motivation, un ou deux traits de personnalité ou une fonction, mais c’est pas mal ça. Le protagoniste est aussi pathétique à sa façon et pourtant, cela semble être « son » histoire et cela semble être un ramassis un peu de n’importe quoi. On ne sait pas comment il change, ce qui se passe dans sa tête outre quelques épisodes et, pourtant, il manque un peu de cohérence.  L’intérêt principal c’est l’histoire et les événements épisodiques qui rapprochent l’armée d’otakus qui cherchent à pouvoir faire ce qui leur procure du plaisir dans la vie. Plusieurs épisodes explorent d’une façon créative une des passions que les otakus aiment (attention : ici quand j’emploie le mot « otaku » je l’utilise dans le sens japonais qui se rapproche du terme « fan » souvent perçu comme obsessif et très connaissant dans son passe-temps de passion). Par exemple, un épisode fait un clin d’œil aux robots géants en même temps que de faire un clin d’œil aux automobiles.

Outre le traitement des personnages, il y a aussi une idéalisation de la culture otaku (on n’y explore que brièvement quelques aspects problématiques) qui est à critiquer, il y a une fierté à aimer ce que l’on aime et que l’on doit se battre pour nos passe-temps (je pense par exemple à tout ce qui est pour les femmes qui est souvent vu comme un loisir inférieur) surtout quand la société critique sa validation (bien que j’aurais aimé que l’on parle des limites, (bien qu’un peu explorées à la fin avec humour) mais bon…). Cette idéalisation vient surtout du sentiment de communauté, la passion et l’amour, par contre, outre la volonté de défendre ce qu’on aime, la thématique se perd et est plus ou moins explorée. Les idées sont lancées par-ci par-là mais jamais vraiment développées.

Il n’y a pas d’épisodes où je me suis vraiment ennuyée, certaines thématiques étaient moins intéressantes, mais chaque cliché était employé avec humour (du type absurde ou pris 100% au sérieux) ou employé de façon à faire avancer l’histoire. J’avais l’impression d’écouter une animation de mon enfance que j’aimais et que j’écoutais de temps à autre avec plaisir à la télévision, un anime qui me faisait sourire, m’intéressait avec son intrigue derrière les moments ridicules et qui finalement m’a surprise. Ce que j’ai vraiment le plus aimé c’est le retournement de situation, au début, cela m’a permis de comprendre pourquoi j’avais l’impression d’écouter un jeu vidéo de type RPG avec des séquences drôles alors que pour d’autres c’étaient des développements de personnages ou situation. Enfin, cela m’a permis de tout mettre ensemble, pourquoi est-ce que la créature rouge est si vite adoptée? Pourquoi est-ce qu’elle semble invincible cette créature alors qu’elle se fait constamment détruire (c’est même un gag!)? D’où viennent les magicals girls? Pourquoi est-ce que le générique montre des gens morts? Même la bande-annonce pour le prochain épisode fait du sens lorsque l’on comprend le retournement de situation. C’est là où les choix douteux ou moins intéressants font plus de sens à la fin, cela ne rattrape pas les mauvais choix, mais narrativement, au moins, ils font du sens.

J’irais même jusqu’à dire que la fin permet de nuancer mon propos sur les filles. En effet, il y a quelque chose face à l’auto détermination qui est un peu explorée comme thématique dans l’anime qui se retrouve dans la fin. Bien que j’aurais aimé qu’elle soit plus joyeuse ou qu’elle se termine réellement. J’ai bien aimé la fin tout de même.

C’est un anime très méta (« le métafilm est une fiction qui prend explicitement pour objet le cinéma en représentant les agents de la production (acteurs, réalisateurs, scénaristes, producteurs, techniciens, etc. » [1])), le plus méta que je connaisse. Il faut passer par-dessus certains épisodes qui semblent être inutiles ou un gag et profiter des séances visuelles créatives en plus du fil rouge narratif qui est exploré à chaque épisode. Croyez-moi, si vous êtes attentifs vous serez récompensés quand le pot aux roses est dévoilé. C’est un anime loin d’être parfait, mais qui sait bien exploiter sont médium et le contexte qui l’entoure. Je pense qu’il vaut la peine de l’écouter au moins une fois au complet afin de l’ajouter à la collection d’animes vus. C’est un bon moment, il ne faut juste pas s’attendre à ce que cela soit de la qualité pour chaque épisode, son point fort est l’histoire et des détails métas, par contre la philosophie/morales et idées de ce type…ne sont pas ses points forts. Vous vous amuserez tout de même, il ne faut juste pas trop y réfléchir honnêtement.

Bon visionnement!

Sources :

  1. Anne P., Raphaël D., Jessie M., Cédric N., bibliothèque du cinéma François Truffaut. (n.d.) MÉTAFILM, LE FILM DANS LE FILM. Dans Paris Bibliothèques. https://bibliotheques.paris.fr/metafilm-le-film-dans-le-film.aspx?_lg=fr-FR#:~:text=Comme%20le%20d%C3%A9finit%20Marc%20Cerisuelo,%2C%20techniciens%2C%20etc.).

Données :

Mahou Shoujo Magical Destroyers (entrée consultée 14 septembre 2023). Anilist. https://anilist.co/anime/134131/Mahou-Shoujo-Magical-Destroyers/

Images :

Bibury Animation Studios. (2023) Mahou Shoujo Magical Destroyers [Images promotionnelles]. Images prises sur IMDB https://www.imdb.com/title/tt14648592/?ref_=tt_mv_close

Bibury Animation Studios. (26 mars 2022) Mahou Shoujo Magical Destroyers [Images promotionnelles]. Images prises sur Nautiljon dans Un teaser et un nouveau visuel pour Mahou Shoujo Magical Destroyers par Miry-chan78 https://www.nautiljon.com/breves/un-teaser-et-un-nouveau-visuel-pour-mahou-shoujo-magical-destroyers,15631.html

Bibury Animation Studios. (26 mars 2022) Mahou Shoujo Magical Destroyers [Capture d’écran du générique de fin]. Images prises sur Youtube dans la chaîne de Crunchyroll https://www.youtube.com/watch?v=xunbGzh6w-A&ab_channel=CrunchyrollCollection