J’ai décidé de vous offrir mon témoignage face à mon expérience vis-à-vis l’ablation de ma vésicule biliaire. J’espère que cela pourra rassurer ceux qui iront en chirurgie ou pour ceux qui hésitent. Sachez que j’avais 26 ans et que je suis, encore, en santé, pour l’opération. Les difficultés qui peuvent être rencontrées vont dépendre de votre état de santé avant votre opération.
Pourquoi est-ce que j’ai dû avoir une ablation de la vésicule biliaire?
Depuis que j’ai vingt ans, environ, je ne pouvais plus manger de la pizza ou de la poutine. Enfin, je pouvais en manger, mais, dépendamment de son origine, j’avais des maux de ventre intenses. Vomir ne réglait pas le problème. Un point s’enfonçait dans mon ventre sous la cage thoracique. J’évitais donc la malbouffe le plus possible. Puis, durant ma maîtrise, lorsque je cuisinais, je pouvais passer une semaine sans sommeil ou presque sans. Les deux premières nuits étaient les pires où j’avais des douleurs si intenses que je pleurais. Évidemment, la première année que j’étais à la maîtrise, je ne travaillais pas durant l’année. Outre mes douleurs au ventre, j’avais d’autres problèmes de santé. Je devais donc faire attention à mon épicerie, j’ai eu de l’aide de ma famille, mais je ne mangeais pas les meilleures recettes au monde. Je mangeais très gras et salé depuis que j’avais 16 ans.
Lorsque la pandémie est arrivée, je suis allée vivre avec mon grand-père. En 2021, en septembre, j’ai décidé que j’allais perdre du poids. J’ai commencé à faire une heure de marche tous les jours, j’ai réduis ma consommation de gras et de sel et j’ai commencé à prendre des très petits repas le soir. J’ai perdu 10 livres d’octobre à novembre. Je me sentais mieux dans mon corps, et puis, un soir en début novembre, les douleurs sont intenses. Je ne comprenais pas, j’avais si mal que j’avais l’impression qu’on me poignardait. Je suis allée aux urgences. J’ai attendu toute la nuit, le matin, un docteur m’a vue et m’a seulement prescrit des antiacides. La nuit s’était bien passée et la douleur avait diminué le matin. En début décembre, la douleur revient, cette fois, elle ne part pas et elle est encore plus intense qu’en novembre. Je vais aux urgences, et, cette fois, la douleur ne diminue pas, je dois aller aux quatre heures voir l’infirmière de service afin d’avoir des antidouleurs. La douleur diminue, mais pas suffisamment, je ne dors pas de la nuit aux urgences. Je rencontre enfin la docteure de service, elle me donne un antiacide liquide, me prescrit les mêmes antiacides et je lui explique que je suis venue pour la même raison le mois dernier.
La docteure m’envoie alors passer une échographie rapidement afin que l’on puisse identifier le problème. Si le problème est grave, il pourrait y avoir quelque chose qui éclate. On trouve alors des pierres dans ma vésicule biliaire. C’est un problème qui peut arriver à n’importe qui et mes changements alimentaires, mes efforts, n’étaient pas en faute.
Maintenant, je savais pourquoi j’avais des douleurs au ventre de façon récurrente.
Qu’est-ce que ça fait des pierres à la vésicule biliaire?
La vésicule biliaire est ce qui fait de la bile. La bile participe à la digestion. Le liquide y est stocké et, lorsqu’il est nécessaire, particulièrement lors de la consommation de nourriture grasse, la bile passe par le foie et va dans l’intestin grêle. [1] Lorsqu’il y a des pierres (ou calculs [1]) qui sont dans l’organe, elles peuvent se retrouver dans les tuyaux qui relient la vésicule biliaire aux autres organes. Cela peut bloquer les canaux et causer de la douleur aigue à la personne qui a des calculs dans son organe. [2]
L’opération.
J’ai pris la décision de me faire opérer. La douleur que j’avais eue en décembre avait été causée simplement parce que j’avais mangé un morceau de fromage. J’en avais par-dessus la tête de subir des douleurs qui duraient des semaines durant avec des nuits sans sommeil. J’en avais assez que je ne pouvais pas manger quoi que ce soit sans avoir peur d’avoir mal au ventre.
J’ai rencontré une médecin qui m’a expliqué que je pouvais vivre sans ma vésicule biliaire et que je pourrais manger ce que je veux après l’opération. L’opération est simplement de fermer un canal afin que la vésicule biliaire ne soit plus en demande dans le corps. La réserve de bile n’enverra donc plus de calculs dans mon système. Mon corps n’aurait pas de problème sans cet organe. J’ai donc accepté. Après avoir rempli des papiers, on m’a informée qu’il y aurait un délai d’environ 3 mois avant mon opération. En attendant, j’ai pris des antiacides tous les matins. Si je n’en prenais pas, j’avais mal au ventre.
Enfin, j’ai reçu un appel en mars, j’allais me faire opérer en fin mars, seulement quelques jours suivant l’appel. Je dois admettre que j’avais très peur, j’avais entendu qu’il y avait des chances de ne pas se réveiller une fois sous anesthésie. Je me suis fait rassurer, mais j’avais quand même très peur. J’ai même réglé plusieurs choses dans ma vie avant l’opération afin de ne pas avoir de regrets si j’allais mourir. Simplement pour vous dire comment j’avais peur.
J’avais demandé à ma belle-mère, l’épouse de mon père, ma mère adoptive, de m’accompagner le jour de l’opération. Pour votre information, vous devez avoir un accompagnateur qui vous ramènera à la maison suite à l’opération. On m’a demandé d’arriver dans la salle d’attente à 7h30 et mon opération était à 9h. Ma belle-mère a pu rester avec moi, elle est venue rencontrer l’infirmière qui a pris mes signes vitaux et m’a donné trois antidouleurs extraforts avant que m’envoyer dans la salle d’attente avant mon tour. J’avais pu me changer les idées en lisant un livre jusqu’à ce que je doive me déplacer dans la salle avant la salle d’opération. J’ai eu une crise de panique. Je suis allée voir une infirmière qui est allée chercher ma belle-mère qui m’a prise dans ses bras jusqu’à ce que je me calme. Elle est restée avec moi jusqu’à ce que j’aille dans la salle d’opération. J’avais encore peur, mais je savais que j’étais aimée et toute l’équipe m’avait rassurée et avait été très gentille. J’étais très bien entourée et je me sentais en confiance.
L’anesthésiste m’a expliqué que je serais endormie par un liquide (vu que le gaz pouvait donner des maux de cœur, info que j’ai appris sur place). J’ai écarté les bras loin de mon corps, quelqu’un me parlait alors qu’on me piquait, cela a fait mal quelques instants alors que je sentais le liquide entrer dans mes veines, mais les gens me parlaient et j’ai oublié la douleur et je me suis endormie.
Les premières semaines après l’opération
À la salle de réveil, je me suis réveillée en me sentant engourdie. L’infirmière a trouvé cela plutôt drôle parce que je bougeais beaucoup avant que je me réveille. Après quelques vérifications, on m’a ramenée à la salle d’attente. Je sentais une légère douleur au ventre, ma tête était lourde et me lever était très pénible. J’ai quand même réussi à m’habiller, j’ai demandé une débarbouillette froide et de l’eau afin de mieux me sentir. Ma belle-mère m’a ensuite ramener à l’automobile en chaise roulante. Marcher faisait très mal. Ma belle-mère m’a acheté des Tylenols extra-forts et je suis allée faire une semaine de repos chez mes parents. Les 3 premières journées furent les plus pénibles, la douleur était intense. La première nuit, je me suis endormie sur le dos et chaque fois que je bougeais, je me réveillais. Le premier matin, je me suis levée et la douleur était si intense qu’un son intense de sifflement s’est introduit dans ma tête pendant dix minutes.
Je devais garder les gros pansements pendant 48h. J’avais le tournis à chaque fois que je levais mon chandail, une odeur de sang se dégageait de mon ventre. Je ne pouvais pas non plus me pencher, cela faisait trop mal. J’avais peur d’enlever mes gros pansements, de peur qu’une plaie s’ouvre et se mette à saigner partout et que je doive être envoyée aux urgences rapidement. Par contre, j’étais si soulagée d’aller sous la douche afin de les enlever, même si j’avais peur, l’odeur s’en allait et j’étais tellement contente de pouvoir me laver. Ma petite sœur et mon père étaient dans des pièces près de moi. Lorsque j’ai eu des crises de panique, ils sont venus m’aider et j’en suis fortement reconnaissante. Évidemment, mes plaies étaient très belles et les petits pansements étaient toujours en place.
Marcher, monter les escaliers, me pencher ainsi que faire des efforts me causèrent des douleurs au ventre pendant deux semaines. Ensuite, il n’y a eu qu’une douleur qui a diminué de plus en plus au niveau de mon nombril.
Comment est-ce que ça va aujourd’hui sans vésicule biliaire?
Je dois faire attention à la nourriture grasse, je sens un poids dans mon ventre et j’ai bien moins faim en général. Par contre, à mon grand plaisir, je n’ai plus de douleurs intenses au ventre à chaque fois que je mange quelque chose de légèrement gras comme un morceau de fromage.
Un mois plus tard, il arrive encore que j’ai un peu de douleur la nuit au niveau du nombril, mais c’est de moins en moins fréquent.
J’ai quatre cicatrices, une sous la poitrine, deux du côté droit de mon ventre et une à peine visible sur mon nombril. Les cicatrices sont rose foncées et au toucher je peux sentir une légère bosse, mais elles ne sont pas laides.
Au mois d’août, la douleur est complètement absente, les cicatrices sont rosées et manger est maintenant un vrai plaisir! Plus de douleur durant la digestion!
Je ne regrette pas du tout avoir subi l’opération, je vis beaucoup mieux. J’ai eu très peur, mais cette peur a été rassurée à maintes et maintes fois par mon entourage. J’ai quand même eu peur! Et c’est normal! J’espère juste que mon témoignage pourra vous aider à avoir un autre outil pour vous rassurer.
Sources :
- Christina C. Lindenmeyer. (avril 2020). Présentation des maladies de la vésicule biliaire et des voies biliaires. Le manuel Merck. https://www.merckmanuals.com/fr-ca/accueil/troubles-du-foie-et-de-la-v%C3%A9sicule-biliaire/maladies-de-la-v%C3%A9sicule-biliaire-et-des-voies-biliaires/pr%C3%A9sentation-des-maladies-de-la-v%C3%A9sicule-biliaire-et-des-voies-biliaires#:~:text=La%20v%C3%A9sicule%20biliaire%20est%20un,biliaires%20vers%20l’intestin%20gr%C3%AAle.
- Médecin qui m’a rencontrée à l’hôpital avant mon opération.
Image :
Cottonbro. (20 avril 2021). Main-médecin-outil-acier [Photographie]. Pexel. https://www.pexels.com/fr-fr/photo/main-medecin-outils-acier-7585026/