Données :

Titre : Final Spin

Auteur : Jocko Willink

Langue de lecture : Anglais

Nombre de pages : 224 pages

Maison d’édition : St. Martin’s Press

Année de parution : 2021

Public cible : 16 ans et plus

Genre : Suspense

Histoire :

Johnny est un jeune homme de 23 ans, il est prisonnier de sa vie. Il empile des boîtes dans un entrepôt où son gérant ne cesse de le traiter comme un incompétent. Il boit avec son ami Goat et passe des nuits avec Jessica. Il s’occupe de son frère Arty qui a un retard de développement mental qui n’a qu’une passion la lessive. Johnny trouve du bonheur dans la simplicité de son frère, la seule personne qu’il considère heureux. Enfin, c’est jusqu’au jour où le propriétaire de l’entreprise de lavage de vêtements décide de rentrer dans son pays. Il va vendre l’entreprise et informe Johnny afin qu’il puise le dire à Arty. Au lieu de cela, Johnny décide qu’il va changer sa vie et voler le magasin pour lequel il travaille afin qu’Arty puisse conserver son simple bonheur.

Critique :

D’abord, la copie que j’ai, m’a été offerte par St. Martin’s Press dans un tirage et je les remercie. Toutefois, sachez que ma critique n’est pas influencée par la copie gratuite.

Je ne peux pas souligner à quel point j’ai adoré l’écriture de ce livre. Il y avait des pensées et des mots présentés rapidement telle de la poésie. Visuellement, j’avais l’impression que le texte avait été écrit à la bonne vieille machine à écrire. Il y avait un vrai charme et une rapidité qui me donnaient l’impression que j’étais dans la même course que les personnages de l’histoire. Ce style d’écriture permettait de vivre les émotions sous forme de coups de poing. L’écriture permettait également de bien comprendre comment le personnage principal percevait le monde et on sentait sa frustration ainsi que ses hésitations.

Les bons points du roman s’arrêtent au style d’écriture. Sachez que j’ai reçu une copie juste avant la publication officielle, il se peut que quelques points aient changé avant la publication officielle. Par exemple, Goat, le meilleur ami, est décrit comme étant une personne noire au début du roman, toutefois, lors de la description par les policiers, il est hispanique. C’est à croire que l’auteur voulait un stéréotype et qu’il n’y avait pas de différence entre les deux pour lui.

En ce qui concerne l’histoire, la première partie est assez normale, on rencontre les personnages et Johnny prend une décision rapide à un problème qu’il rencontre. Bien que la décision soit impulsive, j’avais décidé de laisser aller ce détail. En effet, il est possible que des gens qui se trouvent dans la même situation aient le même genre de réflexe afin de prendre des décisions. Toutefois, vers la fin, j’ai complètement perdu le rythme et les décisions des personnages. J’avais l’impression que l’auteur ne savait plus quoi faire avec l’histoire et qu’il devait gagner du temps afin de ne pas finir de façon abrupte. Il y a eu des trous dans la narration, par exemple, Arty et Jessica se retrouvent dans la même ville où Johnny a trouvé refuge, sauf qu’il a conduit durant des heures avant de se retrouver dans cette ville et peu de temps s’est déroulé entre son arrivée dans cette ville et l’arrivée de ses proches, ce qui fait peu de sens. Il y a des événements négatifs qui se passent dans ce roman et la réaction des personnages à la toute fin ne fait pas de sens. Pourquoi être heureux avec les tragédies qui se produisent, c’est assez matérialiste face aux critiques et aux injustices du monde présentées dans le livre.

Un autre problème du roman ce sont les personnages. Commençons par Johnny, Johnny est décrit à plusieurs reprises comme étant beau et intelligent, qu’il mérite plus que la vie qu’il mène. Il est problématique parce qu’il agit encore dans le stéréotype problématique du héros qui doit sacrifier son bien-être pour les autres. Il est intelligent et gentil, mais en même temps il résout ses problèmes avec la violence ou avec des actions drastiques comme un vol pour aider son frère. Pour moi, on ne dirait pas une vraie personne, mais plutôt une idée des jeunes de 23 ans vivant une situation difficile mais qui sont « des bonnes personnes » sans apporter de nuances ou de réelles solutions. C’est, toutefois, le personnage ayant le plus de nuances dans ce roman. Goat, le meilleur ami, a tendance à être très vocal, à suivre Johnny sans trop poser de questions et est plus violent que son ami Johnny. Il semble être un stéréotype des personnes noires ou hispaniques qui sont imaginées dans le monde américain. Arty est présenté comme étant une personne ayant un problème l’empêchant de bien fonctionner en société, sauf que, outre son optimiste et ses obsessions, il semble très fonctionnel. On dirait plutôt que l’auteur l’infantilise et dresse un portrait stéréotypé de personnes ayant un développement mental ou des fonctions mentales différentes de la moyenne. Il y a ensuite Jessica. Elle est l’amoureuse de Johnny et ne sert qu’à lui refléter une partie de sa réalité ou à lui dire que leurs conditions font parti des choix qu’ils ont faits. Elle sert surtout du rôle de l’amoureuse sans vraiment être une personne ayant des ambitions ou des désirs outre vivre sa vie comme elle peut et passer du bon temps avec Johnny. Elle a un peu de bon sens, mais ça s’arrête là. Il n’y a qu’une autre femme dans le livre et elle est une victime qui doit écouter et obéir pour s’en sortir. Finalement, il y a les policiers qui imaginent que tout le monde est violent et dangereux. Ils sont présentés comme étant impatients ou trop pris dans les protocoles. Bref, le livre est bourré d’images négatives et de stéréotypes face aux personnages.

J’ai vraiment aimé l’écriture du livre et il s’est lu très rapidement. Les personnages ne paraissent pas comme de vraies personnes malgré l’objectif de leur faire refléter des réalités difficiles ou différentes. L’histoire peut nous donner des émotions grâce à son rythme, mais il y a des trous narratifs et une fin étrange face au ton du reste du livre. Le livre a une plume vraiment intéressante, mais il manque de contenu qui reflète les messages qui veulent être véhiculés. Les dits messages sont face à l’injustice sociale, l’injustice du système, les différences face à des difficultés mentales, la pauvreté, la violence, etc. Je ne me sens pas plus sensible à ces messages suite à ma lecture.